Les trois grandes œuvres reconnues de Mallet-Stevens sont incontestablement La villa Noailles à Hyères (Var), la villa Cavrois à Croix (Nord) et la rue Mallet-Stevens à Paris.

 

La villa Cavrois

 

La villa Cavrois, façade sud, 1932

 

           

Le couple Cavrois lui se distingue du couple Noailles par leur non appartenance au milieu artistique. Famille recomposée aux nombreux enfants, ils commandent une villa pour la famille en insistant sur l’idée que la maison devait être divisée en deux : une partie pour les enfants et leurs gouvernantes, une autre pour les parents. Ainsi, chaque chambre est indépendante et dispose de sa salle de bain, de remonte plat, d’une terrasse. Les Cavrois donnent carte banche à Mallet-Stevens, et il s’emploi à créer une villa la plus confortable qui soit, et au goût des dernières évolutions de l’époque. Ainsi, tout ce que l’électricité et les technologies permettaient sera utilisé : horloges à système centralisé,  TSF et téléphone dans chaque pièces, salle cinéma, pièce coffre-fort, station essence privée. Les grandes salles de bain de marbre blanc seront équipées de chauffe peignoir, de balance incluse à l’architecture et surtout d’une étonnante et immense douche ronde à jet, couverte de mosaïques.

Villa Cavrois, La salle de bain des parents avec

sa douche à jets multiples et son pèse personne  

intégré, 1932

Villa Cavrois, vestibule, 1932

               

 

La villa dispose de très peu de mobilier, puisqu’il est intégré à l’architecture.

Mallet-Stevens apportera un grand soin à l’éclairage des chambres, en installant un système d’éclairage différé pour obtenir un effet de lumière indirecte.

Les grandes surfaces vitrées de la villa impliquent l’utilisation du chauffage central, alimenté par une chaudière en sous sol dont la charge est également de chauffer en permanence l’eau de la piscine extérieure !

La construction est articulée autour d’un belvédère, conçu spécialement pour Mr Cavrois, afin qu’il puisse s’y rendre et contempler les plaines, tout comme un capitaine sur le pont de son paquebot. Il y fera d’ailleurs installer  tout un attirail de cadrans, boussoles, manches à air etc.…

La seule contrainte imposée par Mr Cavrois était ces briquettes jaunes de 3 centimètre d’épaisseur, formant comme une peau à ce paquebot de 60 m de long, dont les effets dynamiques sont apportés par l’ombre portée des joints creux jaunes.

 

La villa Cavrois, façade sud 1986